AccueilEtudesLa santé mentale profondément impactée par une catastrophe naturelle

La santé mentale profondément impactée par une catastrophe naturelle

Être témoin d’une catastrophe naturelle est traumatisant sur le moment. Mais une étude révèle qu’elle laisserait des séquelles sur 10 ans.

Tremblements de terre, inondations, feux de foret… Si les catastrophes naturelles étaient de l’ordre de l’exceptionnel il y a encore quelques années, elles se multiplient aujourd’hui. Le réchauffement climatique peut justifier cette recrudescence des évènements hors du commun. Mais quelle qu’en soit l’origine, assister à une catastrophe naturelle est une épreuve à plus d’un titre. 

Dans un premier temps, les victimes doivent faire face aux conséquences immédiates. Il peut s’agir de pertes matérielles importantes, de la disparition d’un proche ou d’un nettoyage important. Mais dans un second temps, le corps conserve en mémoire ces évènements traumatisants.

Or, leurs effets sur la santé mentale seraient toujours visibles plus de 10 ans après le drame.

L’impact du tsunami en Indonésie toujours présent chez les personnes interrogées

C’est ce qui ressort d’une étude relayée dans le revue spécialisée Science Daily. Afin de bien comprendre les effets négatifs d’un tel événement, les chercheurs ont interrogé des victimes du tsunami de 2004. Deux équipes interdisciplinaires de chercheurs aux États-Unis et en Indonésie ont analysé les niveaux de stress de femmes ayant assisté à cette catastrophe.

Ces femmes avaient également comme particularité de toujours vivre à proximité du lieu du drame. Et cela n’est pas sans incidence sur les niveaux de cortisol. Cette hormone intimement liée au stress était présente en quantité bien inférieure chez les victimes que chez les femmes du groupe témoin.

Selon les chercheurs, ce taux de stress particulièrement bas serait lié à l’évènement en lui-même. Vivre une catastrophe naturelle serait aussi fort sur le plan mental qu’un « épuisement professionnel ». Plus précisément, il serait ressenti comme tel par l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Et cela se traduit pas de faibles niveaux de cortisol. Cependant, ce ne serait pas le seul effet négatif de l’évènement.

Une catastrophe naturelle provoquant un syndrome de stress post-traumatique

L’étude révèle également que certaines femmes souffraient d’un important syndrome de stress post-traumatique. Et ce dernier était très marqué pendant les 2 années qui ont suivi le drame. Mais le constat le plus grave concerne l’état de santé général des victimes 14 ans après le tsunami.

Les chiffres rapportent que les personnes concernées seraient en « moins bonne santé physique et psychosociale 14 ans après le tsunami ». L’incident de 2004 figure encore aujourd’hui parmi les catastrophes naturelles les plus graves de ces dernières années. Cependant, il témoigne de la violence de l’évènement sur le plan psychologique.

De fait, l’étude pourrait amener à approfondir la prise en charge des victimes lorsqu’un tel drame survient.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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