Si le plastique entre dans le corps via l’alimentation et les cosmétiques, respirer ferait aussi pénétrer ces particules dans l’organisme.
Depuis plusieurs années, les chercheurs étudient l’impact des microparticules de plastique sur l’organisme. En effet, plusieurs études ont démontré que nous ingérons au quotidien des millions de morceaux de plastique de manière inconsciente. Entre autres, ils sont présents dans les bouteilles d’eau, dans certains poissons, dans les gels douche ou dans les ustensiles de cuisine.
De fait, ils peuvent pénétrer la peau ou être avalés. D’ailleurs, les chercheurs ont déjà retrouvé ces éléments dans de nombreuses parties du corps, des poumons au sang en passant par le sperme. Mais une nouvelle étude fait état d’un phénomène alarmant. En autopsiant des corps d’adultes, les chercheurs ont découvert que respirer faisait pénétrer des plastiques dans le corps.
Or, ces derniers s’accumuleraient dans le cerveau, plus précisément dans la région du bulbe olfactif. Mais cette concentration de microplastiques dans l’organe pourrait « modifier le fonctionnement de notre corps » selon les mots des chercheurs.
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Comment ces plastiques peuvent-ils atteindre le cerveau ?
Le Dr Wells Brambl, professeur principal de toxicologie médicale qui n’a pas pris part à l’étude, a expliqué que « Lorsque nous respirons par le nez, notre nerf olfactif échantillonne directement les particules et réagit aux particules que nous inhalons en tant que mécanisme sensoriel direct. » Mais sans protection, ces particules filent vers le cerveau « juste au-dessus du nerf olfactif, là se trouvent les lobes frontaux et préfrontaux, où nous pensons que se trouve le siège de la conscience ».
Les chercheurs rappellent également que les nanoplastiques peuvent facilement pénétrer dans l’organisme via la peau. Respirer des particules de plastique ne serait donc pas un constat surprenant. Néanmoins, les résultats publiés dans JAMA Network Open indiquent que cela concernerait en moyenne un adulte sur 2.
En effet, sur les 15 adultes autopsiés, 8 avaient des particules de plastique localisées dans le bulbe olfactif. Mais les chercheurs ont également pu identifier le type de particules respirées. Dans près de la moitié des cas, il s’agissait d’un des plastiques les plus répandus et utilisés au quotidien : le polypropylène.
Comment faire pour respirer en limitant les risques d’ingestion de microparticules de plastique ?
Malheureusement, s’arrêter de respirer ou porter un masque n’empêchent pas le contact et l’ingestion par le corps des micro et nanoplastiques. En effet, ils sont présents dans les vêtements, dans la nourriture ainsi que dans de nombreux objets. De plus, le corps n’est pas pourvu de barrière hémato-encéphalique, empêchant tout barrage vers le cerveau.
S’il n’existe pas à l’heure actuelle de moyen d’éviter cette exposition, cette étude fait office de signal d’alarme. De fait, les chercheurs pourraient dans les mois et années à venir étudier le potentiel de ces particules, mais aussi leur lien avec le développement de certaines maladies (SLA, maladie de Parkinson…).