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L’Europe touchée par une prolifération de la cybercondrie

Si Internet a révolutionné notre quotidien, il est aussi à l’origine d’une nouvelle pratique inquiétante : la cybercondrie.

De manière générale, Internet a eu un impact considérable dans nos vies. Il nous permet de communiquer, de partager via les réseaux sociaux ou encore de commander des articles en ligne. Mais l’une des plus grandes innovations amenées par Internet reste Google.

Le moteur de recherches répond chaque jour aux millions de questions que nous nous posons. Il n’est donc pas rare de se renseigner sur Google quand nous avons des symptômes inquiétants. Or, ce phénomène qui peut paraître banal au premier abord cache une réalité de grande ampleur.

En effet, nous préférons demander des renseignements sur des forums ou dans les moteurs de recherche que se rendre chez un médecin. Cette pratique a aujourd’hui un nom : la cybercondrie, combinaison des mots « cyber » pour Internet et d’hypocondrie.

L’hypocondrie 2.0

Démocratisée via des sites dédiés à la santé, la cybercondrie est une autre forme d’hypocondrie. La seule différence avec cette pratique est qu’elle implique de rechercher ses potentielles maladies sur Internet.

En quelques secondes, les internautes peuvent « savoir » de quoi ils souffrent simplement en renseignant leurs symptômes. Si cette pratique permet d’être utile pour des maux bénins comme un rhume, elle entraîne des dérives.

Si elle part d’une curiosité ou d’un désir de gagner du temps, la cybercondrie peut avoir des conséquences graves sur la santé. En effet, elle favorise l’auto-médication et peut mener à une certaine forme de paranoïa.

De plus, la prolifération des fake news et le manque de vérification augmenteraient le stress de certains patients. Plus angoissés, les patients n’oseraient pas se rendre chez un spécialiste alors que les symptômes pourraient être bénins.

Une cybercondrie qui prend beaucoup d’ampleur dans certains pays européens

Pour déterminer l’ampleur de ce phénomène récent, le groupe Eurostat a récemment mené une étude sur le sujet. Les résultats sont consultables en ligne en cliquant ici. Dans le cadre d’une simple enquête, Eurostat a questionné des milliers de personnes provenant de tous les pays de l’Union Européenne.

Les volontaires avaient entre 16 et 74 ans. Il leur a été demandé s’ils utilisaient régulièrement Internet pour se renseigner sur leur santé. Cela pouvait concerner des recherches de maladies à cause de symptômes ou d’autres éléments comme leur alimentation.

D’après les résultats de cette enquête à échelle européenne, près de 60% des Français auraient pratiqué au moins une fois la cybercondrie. À titre informatif, la moyenne européenne est d’environ 55%. Néanmoins, la France n’est pas le pays comptant le plus de cybercondriaques. La première place de ce classement revient à la Finlande avec 80% des sondés concernés par ce phénomène.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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