AccueilMédicamentsSoigner la maladie de Parkinson avec un antidiabétique, c'est possible !

Soigner la maladie de Parkinson avec un antidiabétique, c’est possible !

Utilisé par d’autres en temps normal, une étude suggère qu’un antidiabétique ralentirait les problèmes moteurs dus à la maladie de Parkinson.

Fin 2020, la France comptait plus de 177 000 personnes sous traitement contre la maladie de Parkinson. Si les scientifiques tentent de trouver des solutions pour limiter son apparition, ils cherchent également des alternatives aux médicaments déjà utilisés. Pour atténuer les symptômes, des études ont mis en avant les effets bénéfiques du tai-chi.

Mais une nouvelle étude semble avoir découvert un traitement efficace pour ralentir les tremblements et autres problèmes moteurs. Or, ce traitement a de quoi surprendre car il est habituellement prescrit aux personnes souffrant de diabète. Mais comment un antidiabétique aide-t-il à stopper des tremblements ?

Un premier essai clinique concluant grâce aux capacités d’un antidiabétique spécifique : le lixisénatide

Pour comprendre comment cet antidiabétique fonctionne, il faut se pencher en détail sur le type de médicament utilisé. En effet, dans le cadre de cette étude, les chercheurs se sont penchés sur les agonistes des récepteurs GLP-1. Derrière ce nom se cachent des molécules qui reproduisent les actions d’une hormone intestinale.

Utilisés en tant qu’antidiabétiques, les agonistes des récepteurs GLP-1 augmentent l’insulinosécrétion tout en ralentissant la vidange gastrique et la prise alimentaire. Il est prescrit en injection sous-cutanée. Cependant, les chercheurs de l’Université de Toulouse ont voulu tester ces capacités sur des malades ayant reçu un diagnostic précoce.

Pendant un an, 156 patients ont pris part à une expérience. Ils recevaient de manière aléatoire une injection d’agonistes des récepteurs GLP-1 ou un placebo. Or, après 12 mois de suivi, les chercheurs ont remarqué que les symptômes de mouvement ne s’étaient pas aggravés chez les patients ayant reçu le traitement. 

Un effet « modeste » mais prometteur qui peut toutefois provoquer certains effets secondaires

Cette première étude prometteuse a été récemment partagée dans le New England Journal of Medicine. Mais malgré l’avancée constatée, les chercheurs se veulent prudents. En effet, sur l’année écoulée, les effets observés restent très « modestes » d’après les auteurs de l’étude. De plus, ils ne peuvent être constatés que par des professionnels de la maladie en réalisant certaines tâches. 

De fait, il faudra mener des études complémentaires pour confirmer l’efficacité du traitement, d’autant que l’expérience ne concernait que le stade précoce de la maladie. En complément, plusieurs volontaires ont précisé avoir subi des effets secondaires à cause du traitement. Entre autres, ils ont souffert de problèmes gastro-intestinaux et de perte de poids.

L’antidiabétique pouvant être utilisé chez les patients obèses, cet effet peut être perçu comme normal. Néanmoins, une étude complémentaire permettra de vérifier si le traitement ne représente aucun risque pour la santé des malades de Parkinson.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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