AccueilEtudesSoigner l'alcoolisme avec une thérapie génique pourrait devenir une réalité

Soigner l’alcoolisme avec une thérapie génique pourrait devenir une réalité

À cause des rechutes, l’alcoolisme est une maladie difficile à soigner. Mais des chercheurs testent une nouvelle thérapie prometteuse.

En France, l’alcool est un fléau qui tue environ 50 000 personnes chaque année. Pour réduire et stopper sa consommation, plusieurs options sont possibles. Les malades peuvent rejoindre un groupe d’entraide, être suivi par un psychologue ou prendre des médicaments.

Cependant, atteindre l’abstinence totale est compliqué. Et il n’est pas rare que des patients rechutent. Or, l’alcoolisme peut provoquer des sautes d’humeur, augmenter les risques de cancers et de maladies cardiovasculaires. De fait, plusieurs groupes de chercheurs à travers le monde tentent de développer un traitement efficace.

Et des chercheurs américains semblent en bonne voie. Toutefois, ce traitement a une particularité : elle implique l’injection de matériel génétique directement dans les cellules des patients.

Une première expérience concluante menée sur des primates

Cette thérapie encore au stade expérimental a été testée sur des singes. Dans un premier temps, les chercheurs ont observé le comportement de 4 animaux accoutumés à l’alcool. Puis ils sont injecté dans leur organisme un virus spécifique. Mis au point par l’équipe de développement, il contient un gène censé agir sur la partie de notre cerveau dédiée à la récompense. 

En effet, des études ont démontré que ce circuit cérébral spécifique jouait un rôle clé dans le développement de l’alcoolisme. L’objectif du virus est donc de rectifier l’impact de l’alcool sur le circuit de la récompense. Car plus la consommation de boissons alcoolisées est élevée, plus le fonctionnement de ce circuit est altéré.

Les premiers résultats de l’expérimentation ont été publiés dans la revue spécialisée Nature Medicine. Et pour les chercheurs, elle représente un réel espoir dans l’aide à la lutte contre les rechutes.

Le sevrage toujours très compliqué en cas d’alcoolisme

Même s’il est à considérer comme un « vaccin » en terme d’injection, le fait de modifier les gênes et le fonctionnement du cerveau peut déstabiliser. De plus, le traitement n’a été mené que sur peu de cobayes à l’heure actuelle. De fait, il faudra encore attendre plusieurs années et études cliniques avant de voir ce traitement être proposé au grand public.

Régulièrement, de nouvelles publications rappellent les dangers d’une consommation excessive d’alcool. Qu’il s’agisse de douleurs chroniques ou d’un impact significatif sur la fertilité, trop boire est mauvais pour la santé. Mais arrêter est tout aussi difficile, d’autant que plus d’un tiers des patients ayant arrêté font une rechute après quelques années.

Ce traitement pourrait donc aider les personnes ayant arrêté à ne pas boire à nouveau et faciliter la transition chez les personnes alcooliques.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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