AccueilEtudesPour réduire la consommation d'alcool, faut-il réduire la taille des verres ?

Pour réduire la consommation d’alcool, faut-il réduire la taille des verres ?

Si les événements festifs ou la nature de l’alcool ont une influence, les verres auraient un rôle étonnant sur notre consommation d’alcool.

En moyenne, environ 49 000 personnes meurent chaque année en France à cause de l’alcool. Face à ce chiffre et ses conséquences, les chercheurs tentent de trouver des solutions pour réduire la consommation d’alcool. Si les campagnes de prévention sont un atout, les recherches se concentrent davantage sur la consommation en elle-même.

Or, pour boire du vin, de la bière ou même un cocktail, un détail est systématiquement présent : des verres. Et ce constat élémentaire au premier abord a été le point de départ d’une expérience étonnante.

Afin de tester l’impact du contenant sur la consommation, plusieurs établissements britanniques ont accepté de prendre part à une expérience. Ils ont réduit la quantité d’alcool servie dans leurs verres. Et les conséquences sont étonnantes.

Boire de plus petits verres aiderait à diminuer de plus de 7% la consommation de vin

Pendant un mois, 21 pubs, bars et restaurants ont été invités à supprimer le verre de 25cl de vin leur carte. En revanche, ils avaient toujours le droit de servir des boissons alcoolisées en format 12 ou 17,5cl. Puis, toutes les données liées à ces consommations ont été répertoriées et analysées. Entre autres, les chercheurs voulaient voir si ces verres plus petits incitaient les consommateurs à reprendre de l’alcool.

Pourtant, les résultats partagés dans la revue spécialisée Plos Medicine indiquent le contraire. En effet, les chercheurs ont enregistré une baisse de la consommation de vin de 7,6%. Mais le plus étonnant est que ces verres plus petits n’incitent pas les clients à boire d’autres boissons alcoolisées par la suite. De plus, cette mesure n’impacte pas non plus le chiffre d’affaires des établissements volontaires. 

En effet, les restaurateurs font des marges plus importantes sur les petits verres de vin plutôt que sur les grands. Quant à la satisfaction client, elle est identique à celle d’une personne consommant une dose de 25cl. L’expérience serait donc bénéfique sur les deux tableaux, tant pour les professionnels de la restauration que pour les consommateurs.

Une expérience tentée prochainement en France ?

Ces résultats encourageants ont fait réagir les professionnels de santé. Selon l’addictologue William Lowenstein, cette expérience est un très bon compromis entre réduction de la consommation et prise en compte des impacts économiques. D’après lui, elle pourrait être mise en place à grande échelle pour inciter les consommateurs à boire moins de vin.

En France, une telle expérience pourrait être envisagée. Néanmoins, comme au Royaume-Uni, elle pourrait dans un premier temps être testée à petite échelle. Ainsi, il serait possible de voir si la réduction de la consommation est identique mais également qu’il n’y a pas ou peu d’impact financier pour les professionnels de la restauration.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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