AccueilMédicamentsLimiter la prise d'antidouleurs recommandé en cas de contraception hormonale

Limiter la prise d’antidouleurs recommandé en cas de contraception hormonale

Si les antidouleurs peuvent soulager toutes formes de maux, ils favoriseraient l’apparition de caillots sanguins chez les femmes sous pilule.

La contraception hormonale reste à ce jour l’une des plus utilisées par les femmes en France. Cependant, elles sont de plus en plus nombreuses à privilégier l’anneau, le stérilet, implant ou le patch. En effet, les effets secondaires liés à la prise de pilule peuvent avoir d’importantes répercussions sur la santé.

Et une récente étude vient ajouter un nouveau risque indirect en lien avec la prise de contraception hormonale. Des chercheurs danois ont étudié les effets de la prise d’antidouleurs en même temps que la pilule contraceptive. Or, ils ont observé une augmentation significative des cas de thrombose veineuse chez les femmes concernées.

11 fois plus de risques pour les femmes utilisant une contraception hormonale et des AINS

L’étude est l’une des rares à se pencher sur les effets combinés des deux traitements. En effet, par le passé, des études ont démontré le lien entre risques de caillots sanguins et prise d’antidouleurs. D’autres études sont parvenues aux mêmes conclusions en étudiant le lien entre thrombose et prise de pilule. Mais cette étude partagée dans le British Medical Journal alerte sur les dangers de l’association des deux médicaments.

Pour déterminer au mieux les risques encourus, les chercheurs ont réalisé une méta-analyse de grande ampleur. Ils ont étudié en détail les données de santé de plus de 2 millions de femmes recueillies sur 10 ans. Et pour avoir un large panel de « patientes », ils ont étudié les cas de femmes âgées de 15 à 49 ans.

C’est alors qu’ils ont constaté que les pilules les plus prescrites en France (c’est à dire les pilules combinées) augmente dangereusement les risques s’il y a prise d’AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens).

Certains antidouleurs comme le diclofénac pointés du doigt

D’après les chiffres partagés par les spécialistes, les risques de caillots sanguins sont 11 fois plus élevés pour les femmes prenant pilules et antidouleurs. Les pilules micro-dosées et autres modes de contraception sont moins à risque mais restent potentiellement dangereuses en cas de prise d’AINS. D’ailleurs, les scientifiques révèlent que des traitements spécifiques comme le diclofénac sont encore plus notables.

Il peut donc y avoir un vrai risque pour la santé des femmes devant prendre régulièrement des antidouleurs. L’étude veut donc servir de déclencheur pour un meilleur encadrement des femmes concernées ainsi qu’une orientation vers un contraceptif plus adapté. Ce point est d’ailleurs un vrai enjeu de santé car au-delà des risques de caillots, la pilule peut causer d’autres troubles comme prise de poids, dépression… 

Connaître au mieux tous les risques et conseiller au mieux chaque patiente est donc indispensable pour limiter les risques dans le futur.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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