AccueilEtudesL'air respiré dans la voiture, responsable d'empoisonnement passif

L’air respiré dans la voiture, responsable d’empoisonnement passif

À cause d’un produit invisible présent dans 99% des modèles testés, les usagers s’empoisonneraient à petit feu dès qu’ils montent en voiture.

Utilisée au quotidien, la voiture peut être aussi nocive pour la santé que certains autres objets. Par le passé, une étude avait démontré qu’un habitacle était plus sale et plus riche en bactéries qu’une cuvette de toilettes. Cependant, une nouvelle étude plus inquiétante ajoute un risque supplémentaire inattendu.

Pour réduire les risques d’incendie dans les véhicules, les constructeurs ajoutent toutes sortes de composés chimiques. Ils peuvent être répandus sur le tableau de bord, les sièges ou d’autres pièces intérieures. Cependant, ces produits chimiques sont répandus dans l’air intérieur de manière indétectable.

Or, respirer ces composés nocifs peut augmenter les risques de cancer et causer des dommages cérébraux.

Un risque qui concernerait 99% des véhicules récents

L’étude en question, partagée dans la revue Environmental Science & Technology, s’est penchée sur les retardateurs de flammes. Ces composés chimiques utilisés également sur les meubles ou les tissus sont libérés dans l’air à chaque utilisation. Cependant, certains seraient plus nocifs que d’autres, à l’image du triphosphate (TCIPP).

En vue de déterminer l’étendue de l’exposition à ce composé, les chercheurs ont analysé 101 habitacles de voitures différentes. Toutes avaient comme point commun d’être sorties d’usine et commercialisées après 2015. Or, le triphosphate a été retrouvé dans 99% des habitacles testés. Mais le composé serait davantage présent dans l’air en été.

La chaleur entrainerait une concentration plus importante de retardateur de flammes dans l’air de l’habitacle. Respirer ces substances augmenterait pourtant les risques de cancer chez les adultes. Chez les enfants, la substance agirait comme un perturbateur endocrinien. Plus inquiétant encore : les femmes enceintes respirant ces substances impacteraient la santé du bébé à naître. 

Que faire en voiture pour éviter de respirer ces substances nocives ?

À ce jour, il n’existe aucune alternative permettant de protéger l’habitacle des flammes sans utiliser de composés chimiques nocifs. Afin de limiter les risques de respirer ces substances, les chercheurs ont émis quelques recommandations. Tout d’abord, elle invite les usagers à rouler avec les fenêtres ouvertes, même partiellement, pour renouveler l’air ambiant.

Lors des saisons les plus chaudes, se garer à l’ombre limiterait la prolifération dans l’air du triphosphate (TCIPP). Enfin, il est recommandé de ne pas utiliser le mode « recirculation » du système de climatisation si la voiture en est équipée. En effet, ce mode rafraichit en utilisant l’air contenu dans un habitacle fermé. De fait, il favorise la circulation du triphosphate dans l’air.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
Les dernières actualités
Pour continuer la lacture