Une étude révèle que même en arrêtant de fumer, le système immunitaire reste profondément impacté par les effets de la cigarette.
Le fait de fumer a des conséquences directes sur la santé. Entre autres, la nicotine augmente les risques de cancer du poumon et de diabète, jaunit les dents et provoque des carences en vitamines. Mais arrêter de fumer signifie-t-il que tous les risques pour la santé disparaissent ? D’après une récente étude, ce serait loin d’être le cas.
En effet, même si ce point est souvent méconnu, le fait de fumer impacte notre système immunitaire. Toutefois, chaque immunité est différente et varie selon plusieurs critères. En effet, elle est fragilisée par l’âge ou la présence d’une maladie. Néanmoins, les chercheurs ignoraient jusqu’alors à quel point le tabac pouvait influer sur l’immunité. Afin de le découvrir, ils ont mené une expérience aux résultats édifiants.
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Le système immunitaire et ses réponses en cas d’infection marqués par le tabagisme
À l’origine, l’étude menée par la cohorte Milieu Intérieur étudiait les variations des réponses immunitaires sur des personnes en bonne santé. Cependant, elle a voulu mener une autre expérience. Son objectif était de déterminer quels facteurs autres que biologiques influaient sur le système immunitaire.
Pour cela, les chercheurs ont prélevé des échantillons sanguins dans un premier temps. Puis ils ont exposé ces mêmes échantillons à 136 variables différentes. À chaque fois, la mesure de niveaux de cytokines secrétées était prise en compte pour déterminer l’impact de la variable. Or, en plus de l’IMC et d’une infection latente, le tabagisme est celui qui influe le plus le système immunitaire.
Les résultats de l’étude (consultables sur le site de l’Institut Pasteur) révèlent que « la réponse inflammatoire était accrue chez les fumeurs ». Mais l’étude précise que le fait d’avoir fumé restait profondément ancré dans la mémoire immunitaire. De fait, cette réponse inflammatoire persistait même plusieurs années après avoir arrêté de fumer.
Un impact visible 10 ou 15 ans après l’arrêt de la cigarette
Les chercheurs sont parvenus à déterminer la durée de cette mémoire immunitaire impactée par la nicotine. Or, celle-ci peut persister pendant 10, voire 15 ans après qu’une personne arrête de fumer.
Darragh Duffy, responsable de l’unité Immunologie translationnelle à l’Institut Pasteur et dernier auteur de l’étude, relate que « C’est la première fois que l’on met en évidence l’influence au long cours du tabagisme sur les réponses immunitaires ».
Les résultats de cette étude ajoutent donc une preuve supplémentaire à l’effet néfaste du tabagisme sur la santé. Néanmoins, il est pour l’heure impossible d’inverser les effets et retrouver une mémoire immunitaire saine.