Si le sommeil sert habituellement à reposer le corps et l’esprit, il pourrait aussi devenir un atout dans le diagnostic d’Alzheimer.
Pour permettre une prise en charge toujours plus rapide, les chercheurs développent de nouveaux méthodes de détection de la maladie d’Alzheimer. Récemment, des études ont mis au jour l’importance de symptômes considérés comme anodins à l’image de la constipation. Des applications et tests disponibles sur smartphone peuvent aussi faciliter le diagnostic.
Cependant, le fait de repérer des signes de la maladie en dormant était jusque là inexploité. Pourtant, notre sommeil pourrait être très révélateur et avoir un lien fort avec la maladie. En effet, le processus de mémorisation travaille beaucoup pendant que nous dormons.
Et cet élément a été le point de départ d’une étude menée par deux groupes de chercheurs américains.
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Une innovation possible en utilisant un bandeau spécifique pendant le sommeil
L’étude en question a été relayée par le Journal of the Alzheimer’s Association. Pour cette expérience, un panel de 70 personnes âgées de 70 ans et plus a été recruté. Cependant, il est important de préciser que tous étaient en bonne santé et sans diagnostic connu au début de l’étude. Les scientifiques ont invité les volontaires à dormir pendant deux ans avec un bandeau spécial sur la tête.
Ce dernier était équipé de capteurs permettant de mesurer l’activité cérébrale pendant les phases de sommeil. Puis chaque matin, les données étaient recueillies et analysées en détail. Plus précisément, les chercheurs scrutaient la présence ou non de marqueurs distinctifs de la maladie dans l’activité cérébrale.
Les marqueurs les plus fréquents étaient les taux des protéines ß-amyloïde et tau. Or, les auteurs ont expliqué que si ces derniers étaient trop élevés, ils se traduisaient sur les analyses cérébrales par « des réactivations de la mémoire pendant le sommeil ». De fait, via cette méthode, il serait possible de réaliser des diagnostics anticipés avant l’apparition des premiers symptômes.
Une méthode permettant une détection précoce, avant même l’apparition de symptômes
Cependant, ces premiers résultats ne sont pas à considérer comme efficaces à 100%. Les chercheurs doivent prochainement débuter la phase 2 de cette étude en perfectionnant l’appareil de mesure cérébrale. D’ailleurs, les auteurs sont conscients qu’il y a encore beaucoup de travail avant que le processus soit validé.
« Nous ne faisons qu’effleurer la surface avec ce travail, qui ouvre la voie à des dispositifs abordables et faciles à utiliser pour surveiller la santé du cerveau ». Selon leurs estimations, le bandeau de sommeil ne pourrait être accessible au grand public que dans plusieurs années. De plus, il doit présenter des résultats concluants et un taux de réussite de diagnostic élevé.
Mais cette méthode représente un réel espoir ainsi qu’une manière simple de suivre la santé du cerveau.
