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Attention à la présence de pollution aux pesticides dans l’eau potable

Si vous consommez de l’eau potable, soyez vigilants ! L’Anses alerte les consommateurs sur la présence d’un pesticide interdit.

En moyenne, nous avons besoin de boire entre 1,5 et 2,5l d’eau par jour. Si cela inclut la consommation de boissons à base d’eau comme le thé, la version la plus simple reste la plus consommée. Pour cela, deux options sont possibles : la traditionnelle bouteille en plastique vendue en pack ou se servir en eau potable directement au robinet. 

Si vous êtes adeptes de la deuxième option, stoppez temporairement cette pratique le temps de vous renseigner. En effet, l’Anses (l’Association Nationale de Sécurité Sanitaire alimentaire) a publié le 6 avril 2023 un billet d’information inquiétant. L’association a récemment effectué plus de 136 000 prélèvements partout en France pour analyser la composition du liquide. 

Or, elle alerte désormais les consommateurs sur la présence de pesticides nocifs pour la santé.

Un pesticide utilisé jusqu’en 2020 retrouvé dans un échantillon sur deux

Pour ces analyses, l’Anses traque plus de 160 polluants émergeants différents. Néanmoins, elle a constaté la présence d’un produit en particulier sur cette dernière analyse : le chlorothalonil R471811. Derrière ce nom complexe, on trouve en réalité un pesticide très utilisé dans les champs de blé ou de colza. Mais s’il est utilisé depuis les années 70 dans l’hexagone, le chlorothalonil est interdit depuis 2020.

En effet, les chercheurs pensent que ce dernier est un « métabolite pertinent ». Ce terme signifie que le pesticide pourrait avoir les mêmes effets sur notre santé que le chlorothalonil « classique ».

Mais le plus inquiétant est que ce pesticide est à ce jour le polluant le plus présent dans les échantillons à l’échelle nationale même s’il est interdit depuis plus de 3 ans. Les chercheurs ont confirmé l’avoir retrouvé dans un prélèvement sur deux. Pire encore, les taux enregistrés sont supérieurs aux normes autorisés dans un échantillon sur trois. Or, cela peut représenter un vrai risque sanitaire.

Quels sont les risques si l’on consomme cette eau potable polluée ?

La consommation d’eau potable polluée n’est pas dangereuse dans l’immédiat. Si vous en buvez une fois ou deux de manière occasionnelle, vous ne devriez pas souffrir d’effets secondaires ou de symptômes gênants. Cependant, si vous avez pris cette habitude depuis plusieurs années, il peut y avoir un risque. 

Des tests réalisés sur des rats et des souris montrent que des organes comme les reins et l’estomac sont les plus sensibles au chlorothalonil. Toxique pour eux, il favorise le développement de cancers en cas d’exposition prolongée. 

Enfin, les chercheurs s’inquiètent de la présence à grande échelle de ce pesticide même s’il n’est plus en circulation. Cela signifie qu’il faut attendre plusieurs années avant que les polluants disparaissent complètement de l’eau. Des traitements doivent donc être envisagés pour anticiper une potentielle dépollution. Mais cette solution peut être difficile à mettre en place et très chère.

Nathalie
Nathalie
Docteur en médecine général et titulaire d'un MBA Marketing et communication àl'IAE de Paris (Sorbonne Business School).
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